Véhicule de livraison ou destiné aux commerciaux, la 2CV s’est imposée dans les plus grandes entreprises. Les artisans aussi rivalisaient de concurrence pour se faire remarquer par tout passant qui pouvait devenir un client potentiel.
Berline des médecins de campagne ou camionnette des petites entreprises, la 2CV élargit vite son rayon d’action au-delà de son rôle initial d’utilitaire. Elle devient aussi une carte de visite, que la fourgonnette améliorera progressivement en offrant ses flancs à un affichage publicitaire.
Et dans les années 1950 et 1960, ils étaient donc légion ces utilitaires en décoration criardes, tous plus beaux les uns que les autres. Des milliers d’utilitaires sillonnaient villes et campagnes françaises pour livrer tout ce que la ménagère de moins de 50 ans rêvait d’avoir : réfrigérateur, télévision, appareil de cuisson…
C’était la période d’après guerre et l’époque de la pleine consommation ou les foyers français se modernisaient, en s’équipant en électroménager et autres produits qu’auparavant on appelait du « luxe ».
On a oublié aujourd’hui que les utilitaires Citroën, et plus particulièrement la 2 CV, tenaient une place prépondérante dans cette mutation domestique. Aussi, beaucoup de représentants, livreurs et revendeurs les usaient jusqu’à leur dernier souffle. Et quand, après des années de servitude, alors qu’elles avaient encore un peu de compression, elles étaient vendues à des particuliers ou de petites entreprises naissantes qui s’empressaient de les faire repeindre pour recouvrir les décorations publicitaires, ces voitures sont devenues plus que rares avec leurs peintures de guerre.