Les années 1970 ; la première série limitée française est créée
1970
Comme précisé sur la page précédente, la Dyane fait son apparition en Août 1967. Elle était destinée à remplacer la 2CV à moyen terme. Mais en dépit de ses lignes plus modernes, elle ne jouera pas ce rôle et la 2CV a encore de beaux jours devant elle, ses inconditionnels sont rassurés ! Malgré son âge, l’auto a toujours de chauds partisans, et à consulter la courbe des ventes de la 2CV par rapport à la Dyane, il n’y a pas photo. Pour l’année 1970, 80 632 2CV sortent des chaînes de Levallois, pour « seulement » 27 478 Dyane.
Les modifications continuent donc de plus belle sur la 2CV, et les 2CV 4 et 2CV 6 apparaissent en Février 1970.
Troisième augmentation de cylindrée ; la 2CV 4 possède un moteur de 435 cm 3 24 chevaux, et la 2CV 6 possède un moteur de 602 cm3 26 chevaux. Elles adoptent des clignotants ronds à l’avant sur les ailes à partir de Mai et des feux rouges à clignotants incorporés ainsi que de nouveaux sièges. L’embrayage centrifuge est disponible en option. En Avril, les ceintures de sécurité deux points types ventrales sont montées en série à l’avant. La 2CV AZL 425cc est retirée du catalogue.
1971
À partir du 3 mai 1971, l’usine supprime les batteurs de suspension à inertie des bras d’essieu arrière, uniquement sur les 2CV 6 qui montent des amortisseurs Boge. Dernier modèle à conserver le volant en fer datant de 1949, la 2CV AZU hérite enfin du volant Quilléry en bakélite des autres versions. En octobre 1971, toutes les 2CV (sauf la fourgonnette AK), reçoivent un joint à billes Rzeppa (côté boîte de vitesses) et un joint à cardans double (côté roue) pour renforcer et soulager les transmissions. Enfin, à partir du 15 novembre 1971, les pots de suspension des Dyane 4 et Dyane 6 sont montés sur les 2CV 4 et 2CV 6, afin de rendre la suspension moins flexible en compression-détente et limiter la prise de roulis. Le montage d’un rétroviseur extérieur côté conducteur est officiel en Septembre 1971.
1972
Bon pied bon oeil, la deuche poursuit son petit bonhomme de chemin. Sans changer fondamentalement. Ce qui ne nuit nullement à sa production, qui, cette année encore, atteint les 84 541 exemplaires pour la seule usine de Levallois, alors que la Dyane, malgré tout la promo dont elle bénéficie, reste scotchée à un peu plus de 60 000 unités annuelles.
En Septembre, les berlines reçoivent ainsi des points d’ancrage pour la fixation des ceintures de sécurité aux places arrières. Du coup, la traverse AR, la plate-forme et le réservoir d’essence sont modifiés. A partir d’Octobre, tous les moteurs sont dépollués (cartouche d’huile extérieure au carter et démontable, et nouveaux réglages pour les carbu Solex 34-PCIS6 repère 123 au lieu de 121). L’insonorisation est améliorée par le collage d’une thibaude plus épaisse sur le tablier, sous le capot moteur et sur le plancher pédalier.
1973
C’est en vieillissant qu’on se bonnifie. Faisant sien cet adage, la 2CV offre de plus en plus de confort à ses occupants. En Juillet, la 2CV 6 est dotée d’un volant souple monobranche en lieu et place du volant Bakélite. Le tableau de bord dépouillé caractérise la 2CV 6. En Juillet 1973, le fameux tissu Jersey Mosaïque Vert mosaïque sort sur les 2CV Vert Palmeraie AC 529. Sur la porte de malle AR, un cartouche portant l’inscription 2CV 4 et 2CV 6 est désormais collé côté droit. De nouvelles teintes font leur apparition : vert Palmeraie donc, mais aussi orange Ténéré AC 329 et bleu Lagune AC 639. Disparaissent le beige Albatros et le bleu Camargue.
1974
Citroën n’est pas en très bon point. Pas officiellement en faillite, il lui faut trouver un partenaire au plus vite. Les chevrons du capot glissent au centre de la calandre, et la capote s’ouvre désormais de l’intérieur. Les 2CV 4 et 2CV 6 sont équipées d’un pare chocs avant renforcés. En septembre, la 2CV change de visage avec l’introduction des phares carrés. La presse automobile et les automobilistes de l’époque sont pour le moins surpris par cette atteinte à l’intégrité de la doyenne des voitures françaises. Record de ventes pour l’année, avec 103 671 fabrications rien que pour Levallois. La 2CV n’est pas à un paradoxe près…
Citroën en profite pour troquer la calandre en aluminium à trois lames horizontales par une calandre en plastique gris à quatre lames horizontales reprenant le double chevron en son centre et entourée d’un jonc en plastique chromé démontable.
1975
Alors que nous sommes en plein choc pétrolier, Citroën décide de présenter sa 2CV Spécial au mois de Septembre 1975 (version bas de gamme, moteur 435cc, sans glace de custode mais avec des phares ronds). C’est une base 2CV 4 dont le strict minimum est gardé, il n’y a pas de troisième vitre jusqu’en Septembre 1978. La plupart d’entre elles ont été peintes en Jaune Cédrat. Le Jaune Cédrat n’était cependant pas réservé à la 2CV Spécial. Disponible sur les 2CV 4 et les 2CV 6 de septembre 1975 à septembre 1978, il était assorti au fil des années avec trois selleries tissu optionnelles, dont le fameux tissus à ramages pour l’année modèle 1977. L’année précédente, le tissu optionnel est le beau mais fragile Jersey vénitien noisette.
En Juillet 1975, le Vert Bambou succède au Vert Tuileries et le Cédrat AC 331 remplace le rouge Rio.
1976
Après avoir sacrifié plus de 7000 emplois entre Janvier et novembre 1974, Citroën se présente en victime dans le mariage que lui propose Peugeot. De cette union, entérinée en septembre 1976 naît un groupe puissant PSA Peugeot Citroën, qui ne pèse pas encore plus lourd que Renault mais qui devient son concurrent principal. Les premiers cadres Peugeot s’installent quai de Javel et donnera naissance à quelques canards boiteux tels que la LN.
La première série limitée française en série est créée. C’est la 2CV Spot (sur base 2CV 4). Citroën invente l’évènement. Robe caractéristique : caisse blanche et orange, garnitures intérieures des portes rayées blanc et orange, toît intérieur en toile rayée blanc et orange, bandes latérales peintes avec le logo Spot, banquettes oranges. Fabrication limitée à 1800 exemplaires.
Toutes les 2CV seront désormais dotées d’une direction plus douce à la démultiplication allongée.
1977
Citroën change d’avis. Retour de la troisième glace de custode en Avril 1977 pour la 2CV Spécial qui s’équipe du moteur 602 cm³ de 29 chevaux et devient 2CV 6 Spécial (sièges avants séparés, garnissage tissu, embrayage centrifuge). A partir de Juillet, les ceintures de sécurité, à l’avant, sont à enrouleurs et les brancards de caisse sont modifiés en conséquence. Le rouge Géranium AC 435 vient remplacer le rouge Soleil.
1978
Exit les utilitaires qui doivent céder la place aux Acadiane en Mars. Seules les « limousines » poursuivent leur carrière, sans le moindre changement. L’heure est à l’attentisme malgré des ventes qui ne faiblissent pas. Fin de la production de la 2CV 4 en Septembre. Le même mois, remplacement du carburateur simple corps par un double corps, ce qui fait passer la puissance de 26 ch à 29 ch.
1979
En Juillet 1979, la 2CV type Spécial est rebaptisée 2CV 6 Spéciale jusqu’à la fin de sa production en Juillet 1990. Dotée du moteur 602 cm3 de 29 chevaux et des sièges avants séparés, garnissage tissus, elle fera partie des dernières 2CV produites à l’usine portugaise de Mangualde. En Juillet 1981, apparaît la 2CV 6 Spéciale E dotée d’un embrayage centrifuge de série, elle disparaît en Juillet 1983.
Retour de la 3ème glace de custode pour ce modèle. Sur la 2CV 6, la bande adhésive noire remplace les baguettes en aluminium du bas de caisse.
En 1979, la calandre en plastique possède un bord noir et les supports de clignotants AV et platines de feux AR sont gris. A partir des années 1980 ce sera l’inverse : calandre grise et supports noirs !
La 2CV 4 disparaît du catalogue au millésime 1979.
Page précédente : La 2CV dans les années 1960
Page suivante : La 2CV dans les années 1980