Les années 1980 ; le succès des séries limitées et la fin d’une époque
1981
Alors que des rumeurs font état de la fin prochaine de la production de la 2CV, il est de plus en plus difficile de différencier les deux modèles survivants qui ont désormais la même mécanique. C’est donc cette année là, à partir du 12 octobre 1980 selon le communiqué de presse, que Citroën va commercialiser un modèle emblématique : la 2CV Charleston. Sa présentation est caractéristique : phares ronds peints en bordeaux, peinture bi tons Bordeaux (rouge delage), et tissus pied de poule pour l’intérieur. Elle sera produite à 8000 exemplaires seulement, constituant la série historique de la Charleston.
Le succès étant au rendez-vous, Citroën va lancer une deuxième fabrication de 2CV Charleston bordeaux, avec cette fois les phares chromés. Les tissus pieds de poules sont remplacés par des tissus à losange gris. La base est toujours un moteur 602 cc de 29ch.
Sortie de la 2CV 007 en série limitée, profitant de la sortie en France du film James Bond « Rien que pour vos yeux ». A partir de juillet 1980, le numéro de châssis n’est plus frappé sur la plate-forme mais sur le longeron AV droit. Côté coloris, le jaune Mimosa est remplacé par le cuivre Indien AC 334 alors que le mandarine laisse sa place au rouge de Castille AC 442. Le rétroviseur intérieur peut désormais adopter deux positions : jour ou nuit et les pare-soleil voient leur longueur réduite de 15mm.
1982
La Charleston reçoit une nouvelle teinte (Jaune hélios), la version Bordeaux restant au catalogue. Citroën abandonnera la teinte Jaune hélios qui n’eut le succès attendu. Elle est actuellement la plus recherchée des Charleston, vu le faible nombre d’exemplaires produits. Des freins à disque à l’avant, une nouvelle tirette de starter et un moteur d’essuie glace emprunté à la Dyane 6 sont les évolutions majeures.
Le montage de freins à disques à l’avant, à partir de Juillet 1981, millésime 1982, sera le dernier investissement industriel lourd consenti par Citroën pour la 2CV. Il a fallu installer deux canalisations de ventilation pour refroidir les disques, en récupérant l’air au niveau du collecteur d’air du moteur. Banale en apparence, cette transformation aura coûté finalement beaucoup d’argent, mais il n’était pas concevable qu’en 1982, la 2CV soit la seule voiture de la gamme Citroën à utiliser 4 freins à tambours. Pour l’année modèle 1982, une nouvelle tirette de starter à voyant lumineux est installée au tableau de bord de toutes les 2CV, et le moteur d’essuie-glace est désormais emprunté à la Dyane 6. Apparition de la 2CV 6 Spécial E (embrayage centrifuge).
1983
La Charleston Gris Cormoran est ajoutée au catalogue pour remplacer le jaune hélios/noir. Elle rencontrera un succès bien plus important que celui de la Jaune Hélios parmi la clientèle. La Charleston la plus vendue restera la Rouge Delage/Noir. En Juillet, l’ensemble de la gamme 2 CV reçoit un pare-brise feuilleté de 5,5 mm d’épaisseur pour être conforme aux règlements français. La 2CV France 3 est commercialisée pour rappeler la participation de Citroën à la coupe America.
De nombreuses autres séries limitées verront le jour et vous pouvez les découvrir ici : https://2cv-legende.com/series-speciales-2cv
1985
Rien de bien nouveau à l’horizon. Il faut se contenter des séries limitées. La 2CV n’évolue malheureusement plus…
En Mars 1985, 1ère série limitée de la 2CV Dolly.
1987
La 2 CV Cocorico sera la dernière série limitée pour le marché français, produite à seulement 1000 exemplaires. La 2CV Sauss-Ente, la 2CV Bamboo et enfin la 2CV Perrier seront des séries limitées réservées aux marchés Belges, Luxembourgeois ou Allemands. En Juillet 1987, disparition de la 2CV 6 Club qui était la seule à conserver ses phares rectangulaires. La 2CV 6 Spécial dispose d’un pare-chocs renforcé à l’arrière.
L’illusion est donc entretenue à grand renfort de séries limitées et de coups médiatiques. Mais plus personne ne se fait d’illusion sur l’avenir de la 2CV. L’arrêt de la 2CV se fera en deux phases, avec l’usine de Levallois qui cède en premier, avant d’être suivie par celle de Mangualde qui assurera un dernier bol d’oxygène aux amateurs deuchistes.
1988
Les normes anti-pollution européennes et les contraintes de crash-test condamnent la 2CV à l’entame des années 1990. La résistance frontale aux chocs était un problème sur la 2CV. A partir de 1980, les résultats des crash-tests étaient assez problématiques au plan de la sécurité. Trop chère et pas assez moderne, elle n’a plus vraiment la côte auprès de la clientèle.
La production est passée de 163 143 exemplaires en 1974 à 54 923 en 1984.
La production cesse définitivement en France le 29 février 1988 à l’usine de Levallois-Perret. Cependant, elle continuera au Portugal dans l’usine de Mangualde pendant quelques années jusqu’à la fin le 27 Juillet 1990 à 16h.
Au final, dans le monde entier, ce sont plus de 5 millions de 2CV & dérivés qui ont été assemblés dont 3.8 millions de berlines. Un vrai record pour une auto qui, à l’époque de son lancement, était tellement décriée qu’on lui prédisait le plus sombre des avenirs. L’histoire en a décidé autrement…
La dernière 2CV qui sortira des chaînes d’assemblage et de production sera une Charleston Gris Cormoran portant le numéro de série dans le type VF7AZKA00KA376002