La Citroën Dyane a été fabriquée à 1,4 million d’exemplaires, sur la période allant d’août 1967 à 1983. La Dyane est basée sur le châssis de la 2 CV mais s’en distingue notamment par son hayon arrière et ses phares qui sont intégrés.
En 1964, Citroën cherche à rebondir car les chiffres de vente de la 2 CV sont en baisse à cause de la rivale, la Renault 4 ; elle est en effet plus puissante, aussi facile à prendre en main que la deuche et a l’avantage de fournir une cinquième porte. Le cahier des charges, dressé par M. Bercot, était d’équiper le modèle d’un hayon, de limiter la puissance fiscale à 2 chevaux fiscaux (même si la 4L en avait 4), de fabriquer à moindre coût en réutilisant de nombreuses pièces issues de la 2 CV et de l’Ami 6 et d’utiliser les chaînes de montage de la 2 CV.
En plus des économies réalisées, le fait d’utiliser les chaînes de montage de sa grande sœur permettrait évidemment à la Dyane de prendre rapidement la place de la 2CV si les ventes de la nouvelle née sont au rendez-vous. Mais attention, pour rentrer dans les chaînes de fabrication, la largeur de la Dyane doit être identique à celle de la 2CV!
Le styliste Flaminio Bertoni venant de décéder et le bureau d’études étant déjà occupé à divers tâches sur d’autres modèles comme la DS ou l’Ami 6, Bercot dut faire face à une désorganisation. La société Panhard et Levassor venant d’être acquise par Citroën, il décida de sous-traiter le dessin au bureau d’études, Louis Bioner en tête.
Finalement, Citroën ne fut pas convaincu par les premiers croquis de la Dyane proposés par Bioner. L’avant était trop lourd et ressemblait à l’Ami 6. L’arrière n’enthousiasma pas non plus.
Citroën missionna finalement Jacques Charreton, collaborateur de Robert Opron, embauché après le décès de Bertoni. On lui doit le nez et la proue caractéristiques de la nouvelle Citroën Dyane.
Flaminio Bertoni, malgré son décès, a œuvré sur la Dyane car il est à l’origine des portes « concaves » qui seront fabriquées sur cette dernière. Concernant les optiques, et pour des raisons d’économie, la Dyane se pare de projecteurs ronds avec enjoliveur carré. Le tableau de bord fut dessiné par Henry Dargent.
Côté moteur, la première Dyane (type AYA) est équipée d’un 425 cm³, celui de la 2CV. Le deuxième modèle, la D6 (AYA 3) à moteur 602 cm³ 3 CV fiscaux de l’Ami 6 sort en 1968.
Cette appellation provient directement des archives Panhard que Citroën a racheté récemment. Panhard a déposé, à côté des marques « Dyna », « Dynavia » et autres « Dynamic », le nom Dyane. L’Acadiane quant à elle est la version fourgonnette de la Dyane qui perd donc sont Y, sauf en Espagne où elle s’appelle Dyane 400.
En 1967, il faut vraiment ne pas aimer l’allure de la 2CV pour lui préférer la Dyane. Plus chère à l’achat, aussi modestement motorisée, la petite nouvelle n’a rien de décisif, si ce n’est sa cinquième porte et le système de capotage astucieux. Mais la Dyane a fini par trouver son public et a mené une carrière honorable, même si elle est toujours restée dans l’ombre de la 2CV.