2CV Train Draisine – 1956
Dans les années 1950 la SNCF voulait remplacer les quadricycles à moteur Ultima utilisés pour l’inspection des voies avant le passage des trains commerciaux. Seule une 2CV pouvait assurer une telle responsabilité. La 2 CV a été modifiée par l’Établissement Industriel Équipement de la SNCF, implanté à Brive-la-Gaillarde
(19). Cet établissement est spécialisé dans l’entretien des draisines. Dans les années 1950 & 1960, il n‘avait la possibilité que d’entretenir et de modifier des véhicules. Ils n’ont eu l’autorisation d’en construire qu’en 1980, lorsque la SNCF est devenue un EPIC (établissements publics à caractère industriel et commercial). Cette draisine est sans doute la transformation d’une des fourgonnettes utilisées par le service messagerie de la SNCF pour l’enlèvement (par la route) de colis à domicile dans les années 1950.
Elle parcourait tous les jours 50 km aller-retour afin de détecter d’éventuels rochers tombés sur les rails. Avec son faible poids, sa grande capacité de chargement, ses voies avant et arrière de 1.26m, la 2CV AZU 1956 a donc été élue pour cette mission.
Elle a troqué ses pneus pour des roues ferroviaires et elle disposait aussi d’un cric sous le châssis qui lui permettait son retournement à n’importe quel endroit du parcours ! Elle inspectait la ligne Laroquebrou (cantal 15) jusqu’à St Denis Pres Martel (19 Corrèze) et avait également un projecteur sur le toit pour éclairer l’intérieur des tunnels car l’hiver y cause des dégâts ; stalactites, pavés décollés par le gel…
Voici quelques clichés d’époque :
Cette 2CV sur rails était de couleur crème et rouge comme tous les véhicules des autorails français. Elle appartenait au service VB (service voie et bâtiments), un des trois grands services que comportait chacune des régions de la SNCF de 1938 à 1972. Elle servait pour circuler sur les petites lignes du Massif Central et selon divers chefs de gares locales, cette 2CV servait aux tournées d’inspection quotidienne des voies ferrées : le matin à 5h avant l’expédition du premier train de jour et le soir, à la nuit tombante. Le conducteur devait vérifier que la voie était libre sur le parcours des gorges de la Cère, et la draisine 2CV parcourait ainsi chaque jour ses 25 kms aller et autant pour le retour. Ce parcours très difficile fut équipé il y a quelques années de filets de sécurité ce qui envoya la petite Citroën à la retraite, dans les années 1970.
Des inscriptions figuraient sur l’engin réel :
Tare 0.790t – Charge Utile 0.150t – Places assises : 2
Vitesse maxi 45 km/h (de chaque côté du véhicule)
Sur la porte arrière gauche avait été posée une plaque blanche carrée avec indications SNCF 4, 1 P et un numéro à trois chiffres compris entre 301 et 400 ou 601 et 700.