Modèle de série
Apparue au catalogue Citroën dès septembre 1954, l’AZU est destinée à remplacer l’AU, première version de la 2CV fourgonnette lancée en Mars 1951 et qui, avec son petit moteur bicylindre de 375 cm3, était jugée trop peu performante… L’AZU et ses 425 cm3 est enfin capable de transporter 250kgs de charge utile !
Dès la mise sur le marché de sa 2CV, Citroën n’a de cesse d’en vanter les côtés pratiques, n’hésitant pas, par le biais de nombreuses mises en scène photographiques, à montrer à quel point sa nouvelle voiture pouvait se révéler un parfait utilitaire. Citroën l’appelle aussi Camionnette ou Fourgonnette sur ses diverses plaquettes publicitaires. Cette 2CV AZU fût présentée avec un moteur de 425 cm de 12ch et elle gagnera 6ch pour atteindre les 21ch en 1967. Le modèle n’a cependant pas droit à l’embrayage centrifuge de la berline. L’AZU apparaît en même temps que l’AZ : plus encore que la berline, la fourgonnette 2CV avait besoin de surcroît de puissance apportée par le moteur de 425cm3.
Pendant ses 18 années de carrière, elle connaît de nombreuses évolutions tant mécaniques qu’esthétiques. Contrairement à la 2CV AU, (la version camionnette de la 2CV A) ses jantes restent peintes dans la couleur de la carrosserie (elles sont ivoires clair sur la 2CV AZ). La monte pneumatique d’origine est en Michelin Pilote 135×400. A l’arrière, jusqu’à l’avènement de l’AZU, l’éclaireur de plaque en demi-lune rouge est la seule signalisation lumineuse de la fourgonnette. L’AZU reçoit deux feux rouges catadioptres ronds faisant office de lanternes et un feu stop orange Axo à gauche. Pourtant l’éclaireur rouge est maintenu jusqu’en Juillet 1958. Ainsi, il y a trois points lumineux sur la face arrière de l’AZU. A partir de mars 1955, l’auto bénéficie également de blocs Labinal positionnés sur l’arrière des panneaux supérieurs faisant office de clignotants et de feux de position. En 1961, un nouveau capot à cinq nervures avec une calandre moins haute est adopté tandis que le feu stop supplémentaire côté gauche disparaît.
En mars 1963, les hublots ovales des portes arrière sont remplacés par des vitres carrées et les panneaux latéraux perdent leurs nervures dans la partie supérieure. Fin 1964, l’ouverture des portières avant change de sens et, pour 1971, les pare-chocs sont uniformément gris.A l’intérieur, l’AZU a conservé sa couleur d’origine gris clair AC 132 qui était aussi la couleur de la carrosserie, et son tableau de bord accueille la même platine que la berline. A partir de septembre 1955, les fourgonnettes sont assemblées à l’usine Panhard d’Ivry où la production des fourgonnettes avait été transférée de l’usine de Levallois Perret en vertu d’un accord commercial signé avec Panhard Automobiles. Le rythme de production s’accélère. Depuis juillet 1956, les AZU peuvent recevoir des compteurs de trois fournisseurs : Jaeger, OS ou ED Veglia. Durant cinq ans, tandis que la berline bénéficie de nombreuses évolutions, la fourgonnette se contente de légères améliorations, la plus visible étant l’adoption d’une couleur unique gris clair AC 132 sur les jantes en février 1959.
De série, les poids à vide et en charge sont peints au pochoir sur la joue d’aile avant droite.
Depuis Octobre 1957, les molettes d’essuie-glace, de réglage de l’assiette des phares et d’ouverture du volet d’aération sont gris clair, tout comme le commodo d’éclairage et la boule de levier de vitesses. C’est aussi à ce moment là que les garnitures de sièges en tissus écossais sont remplacées par des bayadères bleus (et autres couleurs par la suite). Les garnitures de portières, elles, sont en tissus à motif pied de poule gris et noir. En Juillet 1959 le pare-soleil en plastique apparaît et septembre 1959, elle chausse les gommes en 135×380 de la berline. En 1961, le bleu Névé AC 609 fait son apparition, et en Août un nouveau coloris est proposé : Vert Cactée AC 513, allié à un tissu intérieur coordonné.
A l’intérieur, le rétroviseur n’est monté d’origine qu’à partir du mois de Mars 1963, tandis qu’il est monté de série à l’extérieur gauche mais il est d’une stricte inutilité. En effet la rétrovision des fourgonnettes n’est assurée que par ce petit rétroviseur fixé sur l’aile avant gauche et la visibilité vers l’arrière est quasiment nulle puisqu’on ne voit rien à travers les deux hublots verticaux des portes arrières…
En septembre 1973, la 2CV fourgonnette type AZU série B reçoit le moteur 435 cm de la 2cv 4. La carrosserie est enfin modernisée (la berline l’avait été début 1970) grâce à des nervures plates et à des feux clignotants à l’avant et à l’arrière. En 1975, les phares deviennent rectangulaires. Elle disparaîtra en Septembre 1978 au profit de l’AK 250.
Le remaniement le plus flagrant restera, début 1963, l’apparition d’une vitre latérale carrée placée juste derrière les portières. Avant cette date, la modification se faisait en nom propre chez Glaçauto à Levallois, un accessoiriste, qui, depuis Juillet 1961, équipait les fourgonnettes par ces montages qui permettaient d’améliorer la visibilité vers l’arrière et d’augmenter plus généralement la luminosité intérieure de la voiture.
La roue de secours de la 2CV AZU est logée dans le coffre latéral aménagé dans le flanc gauche de la carrosserie. C’était la meilleure idée possible pour ne pas grever le volume utile de chargement. La manivelle est tout simplement clipsée en haut grâce à deux petites pattes en tôle. Le cric se trouve quant à lui glissé horizontalement derrière la roue de secours dans un logement spécifique. Le portillon peut-être maintenu ouvert en utilisant un petit Sandow caoutchouc qui vient s’accrocher à la carrosserie au sommet de la charnière de la portière. A la même place, sur le flanc droit, est installé le réservoir d’essence de 25 litres.
Les fourgonnettes AZU et AZU-B ont longtemps été utilisées par La Poste et EDF. Pour rouler dans les mauvais chemins, ces versions Administration étaient équipées d’un pare-chocs avant tubulaire, d’une plaque de protection sous le moteur et d’un pare-chocs arrière imposant des feux rehaussés.
Quid des fourgonnettes : 2CV AU, 2CV AZU, 2CV AZU 250, 2CV AK 250, 2CV AK 350, 2CV AK 400, 2CV AKS ?
Mettons les choses au clair concernant les 2CV Utilitaires. L’appellation commerciale du tout premier modèle de 1951 est « fourgonnette 250kg ».
C’est le type AU (1951-1954), avec U comme utilitaire et A car elle dérive de la 2CV A berline à moteur 375 cm3. 250 kms signifie le poids de charge utile.
Quand elle passe au 425 cm3 en 1954, la fourgonnette devient donc le type AZU-A (1954-1972). A la même période, l’AZU-B est le modèle qui possède le moteur de 435 cm3, réservé aux administrations. A partir de Septembre 1972, l’AZU B remplace définitivement et pour tous les acheteurs, l’AZU A. Toutes ces voitures seront commercialisées sous l’appellation Citroën 250.
En 1963, une nouvelle version de 2CV Fourgonnette est proposée ; il s’agit de l’AK, élaborée sur la base mécanique de l’Ami 6. Citroën n’a pas eu à chercher bien loin ; on prend une carrosserie d’AZU que l’on gonfle jusqu’à obtenir un volume utile de chargement plus important 2.10m3 au lieu de 1.88m3. Son moteur M4 de 602 cm3 (3CV fiscaux) et sa longueur augmentée de 20 cm sur le porte-à-faux arrière, font qu’elle peut transporter 350 kg de charge utile contre 250 pour sa grande sœur. Ils permettent désormais d’accrocher des panneaux publicitaires ou de coller des adhésifs beaucoup plus facilement sans devoir affronter les montagnes russes des AZU nervurées. On l’appelle également l’AK 350 (1963-1970). L’AZU quant à elle mène sa carrière en parallèle.
Extérieurement, la différence entre la 2CV AZU et l’AK 350 réside dans ses grandes glaces rectangulaires galbées sur les panneaux arrières. Dans le cadre de sa politique « visibilité totale – sécurité accrue » la société Glaçauto de Levallois-Perret proposait, dès février 1956, une surface vitrée augmentée sur les 2CV berlines et fourgonnettes. Depuis 1960, Citroën livrait des centaines de fourgonnettes à modifier à Glaçauto, devenu fournisseur officiel de la firme de Javel.
Les clients pensaient que l’offre provenait de la maison-mère, le nom de Glaçauto n’étant jamais cité dans les revues commerciales.
L’AKS 400 (1970-1978), avec un S comme sur-élevé, est appelée AK 400 dans le langage courant. Avec l’année 1970, pour répondre à Renault, Citroën décela le besoin impérieux d’augmenter les capacités de sa fourgonnette. Charge utile portée à 400 kgs, nouveau moteur 35 cv de l’Ami 8 permettant 100 km/h.
Au printemps 1978, après 1 250 000 exemplaires vendus, la 2CV fourgonnette s’effaça au profit de l’Acadiane. Tout au long de leurs carrières, ses différents types reçurent en parallèle les mêmes évolutions que leurs cousines berlines.
Zoom sur la 2CV avec équipement PO
En 1954, Citroën sort un modèle d’équipement sur les 2CV AZU : PO (en berline ou camionnette). Les 2CV qui en seront munies disposeront d’ un équipement renforcé afin de répondre à un cahier de charges spécifique : la conduite sur les routes difficiles des territoires d’outre mer. La 2CV PO est une préparation spéciale et évolutive pour 2CV destinées à l’ outre mer. Châssis, pare-chocs, filtre à air, pneumatiques… sont renforcés avec cet équipement. Le pare-chocs tubulaire permet d’identifier facilement une 2CV à l’équipement PO. Le jonc de capot distingue les luxueuses AZL ou AZLP des A ou AZ.