On se souvient de ces petites fourgonnettes bleues qui sillonnaient le pays dans les années 1970 et 1980. A leur bord, des agents EDF et GDF circulaient pour intervenir sur les réseaux électriques et de gaz en France.
Une foule de missions convenaient à la petite Citroën. Pour le petit dépannage, les AZU puis AK 350 (pour 350 kgs de charge utile en plus du conducteur contre 250 pour l’AZU) et AK 400 équipées d’échelles télescopiques sur le toit permettaient des interventions sur le réseau de basse et moyenne tension ou l’éclairage public. Chez les particuliers aussi, la 2CV était à la hauteur ; campagne de modernisation des installations domestiques, changement de compteur et de tableaux électriques, ouverture de lignes… Tout le matériel nécessaire y tenait.
Les portes arrières de la 250 s’ouvrent sur 1 mètre de large, mais seulement 89 cm de haut. Il semble qu’il y ait eu plus de 250 que de 400 dans les flottes EDF. En 1965, un nouveau logo s’impose sur tous les véhicules du service public de l’énergie. Il est apposé sur un bleu spécifique que tous les constructeurs doivent ajouter à leur nuancier. Chez Citroën, il s’agit de la référence AC 615 et a cours jusqu’en 1978. Bien qu’estampillée EDF / GDF, chaque voiture fourgonnette était affectée spécifiquement à intervenir sur l’électricité ou sur le gaz, avec une seule différence : il n’y avait pas d’échelle sur les véhicules destinés à GDF, cet ustensile n’ayant aucune utilité pour la réparation de conduites de gaz ou de compteurs !
A l’intérieur, les garnitures de sièges sont bleues, moitié tissu Jersey, moitié Skaï.
Les fourgonnettes utilisées par EDF étaient des modèles « grande administration » qui recevaient, entre autre renforts et équipements divers, des pare-chocs avant type PO : accessoire indispensable pour intervenir sur les chemins de campagne. A l’arrière, on retrouve le même pare-chocs que sur les fourgonnettes de la Poste, c’est aussi l’un des équipements spécifiques aux véhicules d’administration. Pour supporter à long terme les échelles sur le toit, de solides renforts en fer plat sont boulonnés à l’avant et à l’arrière du fourgon. Sur le toit, pas de galerie mais deux supports en U dans lesquels on peut installer jusqu’à 2 échelles.
Les flancs de la 2CV Fourgonnette sont des emplacements privilégiés pour faire figurer des messages publicitaires. Ils étaient clipsés sur les flancs latéraux, et servaient donc à dispenser la bonne parole et à alerter les populations éloignées sur les campagnes d’information de l’entreprise.
Jusqu’en 1965, les voitures sont livrées par Citroën dans des coloris variés, les mêmes que ceux proposés aux particuliers. Le lettrage est apposé à la réception des voitures dans les ateliers EDF sans grand souci d’uniformité. Il n’y a pas de logo officiel et les peintres laissent exprimer toute leur créativité ! Mais après 1965, la charte visuelle est appliquée avec rigueur.
Dès 1962, lorsque la régie Renault présente la fourgonnette dérivée de la 4L, le monopole de la 2CV se voit contesté. Dans le cadre des achats, on peut s’imaginer que le statut de régie nationale de Renault ait pu faire pencher la balance en faveur de la 4L. Pour autant, le 2cv continue de faire valoir ses qualités d’économie et de fiabilité et jusqu’à la fin de la production du modèle en 1978, il en sera commandé de nombreux exemplaires particulièrement dans la version économique des 2CV fiscaux : l’AZU 250.